Né en 2000 à Argenteuil, diplômé des Beaux-Arts de Nantes, vit et travaille à Paris.
Son travail explore ce qui initie une peinture abstraite, où la lumière des couleurs devient une nécessité viscérale, aussi essentielle que la tendresse et la mémoire. Par une pratique assidue et constante, il construit une peinture dense, émotionnelle et abstraite, affranchie du poids de l’image, des mots et de toute perspective spirituelle. L’artiste s’abandonne à un dialogue prolongé avec chaque toile. C’est là le sujet même de sa peinture : une progression vers l’expression de ce qui demeure encore innommable. Ce processus s’inscrit dans une temporalité longue, afin de dépasser le simple plaisir visuel et de défier le risque d’une peinture purement rétinienne. Peindre revient à superposer les couches, dans une tentative paradoxale de creuser la lumière à même la surface.
Chaque toile s’inscrit dans un dialogue permanent avec les autres. La couleur ne constitue plus le sujet central ; désormais, la lumière, les écrans, les horizons et la trace effacée d’expériences cinématographiques prennent le relais. Il a voyagé en Asie pour approfondir cette exploration, entre métropoles et territoires ruraux. Loin de son environnement habituel, confronté à l’inconnu, aux nuits illuminées de néons et aux aubes naissantes. L’impact sur sa peinture est évidente.
Ses inspirations
« Peindre après Rothko impose une sincérité qui m’amène à refuser toute empreinte spirituelle dans mon travail. » Depuis 2023, ses compositions ont, malgré lui, pris une dimension paysagère, voire figurative. Le cinéma constitue dans son quotidien un espace d’exploration visuelle : les atmosphères perçues à l’écran ressurgissent sous forme d’horizons et de lumières empreintes de sensations. Certains tableaux influencés par le cinéma produisent une résonance troublante.
Dans son apprentissage, certains artistes ont joué un rôle essentiel. Les plus proches sont Xi Lei, qui propose de ralentir le regard du spectateur, et Damien Cadio, qui peint le quotidien.Au musée, des découvertes importantes ont renforcé ses réflexions : Myriam Cahn, dont les images de guerre et de corps meurtris aboutissent à une peinture d’une douceur paradoxale, et Luc Tuymans, qui a utilisé la caméra pour orienter et nourrir sa peinture, afin d’interroger la condition humaine. D’autres influences picturales ont façonné sa sensibilité avec bien sûr William Turner, dont la peinture capte la lumière et les forces en mouvement.
Sa technique
L’artiste fabrique ses propres toiles et monte ses châssis, la préparation du support constitue une étape essentielle, garantissant à la fois l’effet recherché et la pérennité des œuvres.
La toile est d’abord enduite de plusieurs couches de gesso afin de réduire son pouvoir absorbant et de mieux révéler l’intensité des couleurs. Le gesso, pouvant être mélangé à l’acrylique, participe à la préparation du fond. Pour capter la lumière, un support lisse est privilégié. Arthur utilise aussi, parfois, de la colle de peau de lapin, reconnue pour sa finesse et sa souplesse. Ces techniques assurent à la fois la résistance et la longévité de la peinture.
La fluidité et la transparence de l’huile mélangée à un médium alkyde, permettent d’obtenir un fini laqué satiné, particulièrement adapté à une peinture qui explore la modulation de la lumière. Ce médium révèle la profondeur des couleurs sans jaunir avec le temps. Les pinceaux en soie de porc,capturent la matière avec précision, rendant les touches dynamiques et vivantes. Un spalter (brosse plate large) est également employé pour gratter la surface, dévoilant les couches sous-jacentes. Les glacis très fins, superposés parfois jusqu’à une centaine de fois, permettent de subtils jeux de transparence et de nuances.