Nicolas Mehdi Pour Vahid

Peintre franco-iranien né en 1995 à Tours, vit et travaille à Paris.

Après une formation en design d’objet, il publie en 2021 un roman graphique aux éditions Apeiron puis une bande dessinée en 2022 avec Bang éditions également traduite et distribuée en Espagne. Il participe régulièrement à des expositions collectives à Paris ( Cohle Gallery, Bastille Design Center, Prix ICART, Yellowcube Gallery, Espace Voltaire ). Récemment, son travail a fait l’objet d’une exposition personnelle à la Cohle Gallery à Minorque et à Mallorca. Il a passé l’été en résidence à Los Angeles à la LA CABIN de Danny First et est actuellement en résidence au Japon au BEPPU PROJECT.

« Mes souvenirs d’enfance constituent la ressource la plus importante de mon travail. Ils sont le lieu intact dans lequel je retrouve un regard juste et exalté. Mes peintures se situent au seuil, entre la découverte passionnée du monde et sa désillusion. Les figures alors jeunes et mélancoliques évoluent dans un temps suspendu. Elles remplacent les icônes religieuses qui peuplaient l’atelier de ma mère et adoptent les mêmes postures. J’aime les tenir tout entières dans mon trait, ma ligne, les projeter à la vie avec peu. Je cherche à capter l’essence de leur corps, conservant une simplicité formelle qui rappelle la tradition graphique de la bande dessinée. Le reste de la composition n’est que monde, vibrant et fugitif. Il évoque la mémoire, les réminiscences d’une enfance lointaine. Forêts et montagnes sont avant tout des surfaces de couleur qui invitent à la méditation et aux émotions premières. Ces paysages mentaux sont pour moi une tentative de réparation, en particulier de nos relations entre vivants. »

Inspirations

Nicolas Mehdipour développe un univers artistique nourri de multiples influences, oscillant entre peinture, illustration et imaginaire onirique. Son enfance passée dans l’atelier de restauration de sculptures de sa mère lui a offert un regard sensible sur la matière et la forme.

Son travail emprunte aux Nabis leurs harmonies colorées, aux symbolistes, aux romantiques ( Friedrich, Turner, les silhouettes évanescentes, à Rothko les passages vibrants de couleurs, à Peter Doig son univers mystérieux et à Baptiste Morizot une approche sensible du vivant. Ses figures empruntent à l’iconographie Byzantine. S’y ajoute l’influence de Hayao Miyazaki, dont il partage le goût pour des mondes empreints de mystère, où la nature et l’imaginaire se traduisent par une poésie visuelle et narrative mais aussi des «Mangas» qui ont marqué son rapport au dessin et à l’illustration.

Sa technique

Il étudie les techniques anciennes en préparant lui-même ses toiles selon des méthodes traditionnelles. Il utilise de la colle de peau de lapin, une substance naturelle autrefois prisée des maîtres, qui sert à enduire la toile et à la tendre tout en conservant souplesse et finesse. Cette préparation, comparable à un mastic, permet d’obtenir une surface idéale pour accueillir la peinture et en révéler toute la subtilité.

Dans son approche picturale, il adopte la technique du all over, couvrant intégralement la surface de la toile avant d’y superposer les couleurs. Celles-ci se fondent les unes dans les autres, créant des transitions douces et des contours volontairement flous. Ce procédé donne naissance à un effet de vibration où les nuances semblent osciller et dialoguer entre elles, rappelant la peinture de Rothko.

Pour lier ses pigments, il privilégie la tempera à l’œuf, un médium simple, naturel et non toxique, dont l’usage remonte à l’Égypte ancienne. Séchant rapidement et offrant une remarquable longévité, cette technique confère à ses œuvres une finition à la fois mate et légèrement satinée, qui capte la lumière avec délicatesse et renforce la profondeur des teintes.